Il n'est pas nécessaire d'être solitaire – Voici comment Monique Hutson a développé Dom Productions grâce à des communautés solidaires
Lassée des microagressions et des comportements toxiques dont elle faisait l’objet en tant que jeune femme noire chargée de la production de contenu dans une agence de marketing, Monique (Dom) Hutson, fondatrice et productrice principale de Dom Productions, s’est lancée à son compte et a officiellement créé sa propre société de production en 2019.
Comme elle l’explique : « J’ai toujours su que quelque chose me déplaisait, mais je ne pouvais tout simplement pas mettre le doigt dessus. J’ai ensuite entendu parler du mot “microagression” et je me suis renseignée sur la façon dont ce concept se manifestait. Je me suis dit que c’était peut-être pour cette raison que les gens continuaient à faire des commentaires sur mes cheveux ou mes tenues, qu’ils supposaient que je ne comprends rien, qu’ils minimisaient mes opinions ou qu’ils se comportaient comme si elles n’avaient pas d’importance. Je travaillais pour l’agence depuis près de quatre ans à cette époque-là, pourtant, j’avais toujours l’impression de ne jamais être prise au sérieux. J’ai atteint mon point de rupture quand j’ai eu une conversation avec ma superviseure au sujet de mon épuisement professionnel. Elle m’a répondu que je pouvais simplement faire une sieste sur mon bureau. »
Monique a donc décidé de prendre une pause bien méritée. Elle envisageait déjà de créer sa propre société de production pendant sa quarantaine. Mais prête à passer à autre chose, elle s’est lancée dans son aventure entrepreneuriale beaucoup plus tôt qu’elle ne l’avait prévu et a ouvert Dom Productions alors qu’elle n’avait qu’une vingtaine d’années.
Les défis et les solutions
Lancer sa propre entreprise n’est pas une tâche facile et Monique a dû relever ce défi pendant la pandémie.
Ayant démarré Dom Productions toute seule, elle savait qu’elle aurait besoin de réunir des capitaux pour développer sa société. Monique a donc commencé à rechercher des subventions et à participer à des concours de présentation. Elle a eu du mal à trouver des partisans qui partageaient ses valeurs, mais elle a continué à bâtir son réseau en ligne pendant la pandémie et à tisser des liens qui l’aideraient à aller de l’avant.
« À la fin de la pandémie, j’avais tellement de contacts que je me suis dit que tout finirait par se mettre en place. »
Alors qu’elle cherchait des ressources et des communautés qui l’aideraient à faire grandir son projet, Monique est tombée sur Make Lemonade, un espace de travail partagé pour les chefs d’entreprise qui travaillaient en ligne pendant la pandémie, et sur Business in the Streets, un organisme sans but lucratif de Toronto qui aide les jeunes et les populations mal desservies à accéder à un soutien professionnel continu, à des formations et au mentorat.
Monique explique : « Il s’agit d’un organisme de bienfaisance vraiment extraordinaire. Grâce à lui, j’ai trouvé des subventions, des solutions de mentorat et de nombreuses ressources qui ont joué un rôle essentiel dans le démarrage de mon entreprise. »
Des raisons de se réjouir
Tout en développant son entreprise, Monique a continué de chercher des communautés et du soutien pour l’aider à passer à l’étape suivante.
Au début de l’année 2023, Monique a communiqué avec BMO pour Elles, qui a accordé une subvention à Dom Productions, et plus tard, avec le Forum, avec qui elle a travaillé à l’élaboration d’une campagne médiatique à grande échelle grâce au programme « Élevez votre voix – Des subventions média de PATTISON pour la diversité et l’inclusion ».
Elle raconte : « [Les équipes de BMO pour Elles et du Forum] étaient tout simplement merveilleuses. D’habitude, les compliments me mettent mal à l’aise, mais voir toutes ces personnes croire en moi et en ma vision et apprécier ce que j’essaie de faire dans le monde a été une source d’inspiration et de satisfaction. Je leur en suis très reconnaissante et je les remercie de ce qu’elles ont fait pour moi. »
Après avoir démarré son entreprise il y a seulement quatre ans, Monique a vu ses photographies et ses vidéographies sur des panneaux publiques, y compris la place Dundas à Toronto, qui est très fréquentée. Nul doute que Monique et l’équipe de Dom Productions ont connu une croissance incroyable.
La prochaine étape
Pour Monique : « Réussir, c’est être mentalement satisfaite de ce qu’on fait et de la façon dont on le fait. Je ne crois pas qu’il y ait une façon stricte de quantifier la réussite. »
En plus d’augmenter ses ventes, elle souhaite ouvrir son propre espace de studio et de travail partagé qui peut être utilisé pour la clientèle de Dom Productions et loué à des tiers.
« J’espère travailler avec 100 femmes et femmes de couleur d’ici 2030. J’aimerais aussi recruter plus de personnel, qu’il s’agisse d’un entrepreneur ou d’une employée à temps partiel ou, éventuellement, à temps plein », déclare-t-elle.
Son conseil
« Ne baissez pas les bras. Vous essuierez de nombreux revers et rencontrerez de multiples défis, mais vous trouverez le moyen de les surmonter. Puisez dans vos ressources, faites vos recherches et trouvez votre communauté. Rapprochez-vous des personnes qui partagent vos valeurs et qui vivent des expériences similaires à la vôtre et essayez de trouver des solutions ensemble.
Continuez de parler aux gens et gardez vos connaissances proches de vous, y compris celles avec qui vous ne travaillez pas. Beaucoup de gens disent que l’entrepreneuriat rime avec solitude, mais ce n’est pas ce que j’ai vécu. J’ai la chance d’avoir un grand groupe de proches à qui je peux tout dire, et j’ai trouvé tant de personnes qui sont toujours prêtes à discuter et à donner des conseils, même si c’est simplement autour d’une tasse de café.
Si vous voulez réussir, vous trouverez le moyen d’y arriver. »